l’importance du coût horaire des salariés
Anticiper un budget annuel entraîne l’évaluation de la masse salariale et par voie de conséquence son impact sur les résultats de l’entreprise.
C’est un outil du contrôle de gestion indispensable.
Cela concerne toutes les entreprises de tous les secteurs, celles qui mensualisent leurs salaires, qui embauchent occasionnellement, les entreprises de production dans le cadre de l’optimisation de leur coût de production, etc.
Dès lors, quels sont les éléments à retenir afin de préparer cette évaluation spécifiquement dans les départements d’Outremer qui bénéficient d’exonérations particulières ?
NOS ASTUCES
Dans un premier temps il convient de répertorier les composantes du coût salarial dans votre entreprise. D’une façon générale ce coût comprend :
- Le taux horaire brut
- Les primes ramenées à l’heure
- Les avantage en nature ramenés à l’heure
- Les indemnités ramenées à l’heure (on parle bien des indemnités non soumises à cotisations sociales)
- Les congés payés
Attention, dans le cas où vous programmez des heures supplémentaires, le taux horaire sera majoré.
Une fois ce travail accompli, il conviendra d’évaluer un coefficient de charges patronales (dont l’indice varie généralement entre 1,20 et 1,50). Exemple pour un taux horaire de 20€ bruts, avec un coefficient de 1,20 le taux horaire chargé sera de 24.
Les charges patronales doivent comprendre :
- Sécurité sociale maladie maternité décès
- Sécurité sociale plafonnée
- Sécurité sociale déplafonnée
- Retraite complémentaire T1 et T2
- Allocation familiale
- Assurance chômage
- Formation professionnelle continue
- Taxe d’apprentissage.
Vous pouvez retrouver facilement les taux sur le site de l’URSSAF
Si votre entreprise comporte des éléments spécifiques comme la prévoyance, mutuelle et tickets restaurants, il conviendra d’en tenir compte.
A partir de ces taux il faudra appliquer les exonérations en fonction de votre situation :
- Réductions Fillon
- ZFU
- Lodeom
- Etc..
Concrètement, le taux de charges patronales de base est de 31,11% sans le taux d’accident de travail et pour les salariés bénéficiant de l’abattement de 6% maladie.
A partir de là vous devez appliquer la réduction en fonction de votre situation.
UN Exemple en chiffres
Prenons un exemple concret avec l’abattement LODEOM :
- Entreprises jusqu’à 11 salariés ou secteur éligibles sans contrainte d’effectif, abattement de 32,05 % (32,45 pour le Fnal à 0,5%).
- Pour les entreprises (compétitivité) ayant un taux horaires de SMIC supérieur 1,30, le tableau joint montre l’évolution jusqu’à 2,2 ou le taux d’abattement est nul :
SMIC | TAUX | MONTANT |
---|---|---|
14.64 | 1.40 | 26.45 |
15.72 | 1.50 | 21.60 |
16.77 | 1.60 | 17.36 |
17.82 | 1.70 | 13.62 |
18.86 | 1.80 | 10.29 |
19.91 | 1.90 | 7.31 |
20.96 | 2.00 | 4.63 |
22.01 | 2.10 | 2.20 |
23.06 | 2.20 | – |
Cela signifie que dès lors que votre salarié aura un salaire horaire brut supérieur à 23 euros vous ne bénéficierez d’aucun abattement.
Le même état d’esprit doit prévaloir pour les autres exonérations.
Il conviendra bien entendu de catégoriser vos salariés, toutes les catégories n’ayant pas les mêmes taux.
Ainsi, votre coefficient déterminé, vous pouvez prévoir la masse salariale dès que vous arrêterez votre budget prévisionnel : exemple pour un salarié au smic le taux sera de 10,48X1,03=10,79. Dès lors si le salarié est prévu pour 100 heures son coût sera de 100X10,79=1079 euros.
En conclusion déterminer le coût horaire est important afin de :
– contrôler et anticiper sa masse salariale
– vérifier la faisabilité de certaines opérations stratégiques
– permettre d’évaluer les conséquences des augmentations (utile lors des NAO par exemple)
– déterminer la part de vos salaires sur votre chiffre d’affaires
– répondre rapidement à une commande